Les Réminiscences de Philon le Juif chez Plotin
Étude critique

Henri Guyot


Une étude fondamentale sur les sources du néoplatonisme

L'ouvrage d'Henri Guyot constitue une contribution majeure à l'histoire de la philosophie en dévoilant de manière décisive l'influence qu'a exercée la pensée judéo-alexandrine sur le néoplatonisme. Cette étude minutieuse, d'abord publiée en 1906, conserve aujourd'hui toute sa pertinence scientifique et sa force argumentative.

À travers une analyse rigoureuse et une comparaison méthodique des textes, l'auteur établit une filiation intellectuelle entre Philon d'Alexandrie et Plotin sur trois notions philosophiques fondamentales :
* L'Infinité divine
* Les Puissances intermédiaires
* L'Extase

La thèse défendue est à la fois claire et révolutionnaire : Philon et, par lui, les croyances judéo-orientales ont exercé sur la philosophie grecque tardive une influence bien plus grande que les historiens, particulièrement Eduard Zeller, ne l'ont accordé – une influence qu'il faut même qualifier de prépondérante.

Dans un champ où les études tendaient à minimiser les apports judéo-orientaux à la pensée grecque, Guyot propose une démonstration convaincante qui redessine les contours des échanges intellectuels dans l'Antiquité. Sa méthode repose sur la mise en lumière non seulement des similitudes conceptuelles, mais aussi des résonances textuelles précises entre les œuvres des deux philosophes.

Cette réédition prend une importance renouvelée face aux débats contemporains sur les origines des traditions mystiques juives et leur influence sur la philosophie occidentale.

Les Réminiscences de Philon le Juif chez Plotin

Parution : 20/04/2025

105 pages

12.7 x 20.32 cm

ISBN 978-2-38366-057-6

15€

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Présentation par Alain C. Bonnet

Les Réminiscences de Philon le Juif chez Plotin d'Henri Guyot constitue une contribution majeure à l'histoire de la philosophie — en dévoilant de manière décisive l'influence qu'a exercée la pensée judéo-alexandrine sur le néoplatonisme. Cette étude minutieuse fut une œuvre novatrice lors de sa publication initiale et conserve aujourd'hui toute sa pertinence scientifique.

L'ouvrage de Guyot établit, par l'analyse rigoureuse et la comparaison méthodique des textes, une filiation intellectuelle entre Philon d'Alexandrie et Plotin sur des notions philosophiques fondamentales : l'Infinité divine, les Puissances intermédiaires et l'Extase. Ces notions, comme le démontre l'auteur, « caractérisent la dernière période de la philosophie grecque ». La thèse défendue est aussi claire que révolutionnaire : « Philon et, par lui, les croyances judéo-orientales ont donc exercé sur cette philosophie une influence plus grande que les historiens, particulièrement M. Ed. Zeller, ne l'ont accordé, et qu'il faut même qualifier de prépondérante. »

Dans un champ où les études tendaient à minimiser les apports judéo-orientaux à la pensée grecque tardive, Guyot propose une démonstration convaincante qui redessine les contours des échanges intellectuels dans l'Antiquité. Sa méthode repose sur la mise en lumière non seulement des similitudes conceptuelles, mais aussi des résonances textuelles précises entre les œuvres des deux philosophes.

Cette réédition prend une importance renouvelée face aux débats contemporains sur les origines des traditions mystiques juives. En effet, si la kabbale est souvent considérée comme un « néoplatonisme juif », l'ouvrage de Guyot nous invite à reconsidérer la question fondamentale : est-on véritablement certain des origines du néoplatonisme lui-même ? Les recherches de l'auteur suggèrent qu'une partie substantielle de l'armature conceptuelle néoplatonicienne provient déjà d'une lecture philosophique des textes juifs par Philon.

Extraits

Avant-Propos

Les historiens du Néoplatonisme ont généralement reconnu l'influence de Philon le Juif sur Plotin. Non seulement, en effet, les doctrines des deux philosophes offrent entre elles une ressemblance frappante pour le ton, l'allure et même le fond des choses ; mais Plotin connaissait aussi Philon par Numénius le Néopythagoricien. Ce dernier avait lu le Juif alexandrin, dont il disait : « Ou Philon platonise ou Platon philonise ». Plotin, de son côté, avait lu Numénius, puisque ses ennemis l'accusaient de plagiat à ce propos. Cependant l'influence que Philon aurait ainsi exercée sur Plotin demeurait quelque chose de général. Ne pouvait-on affermir l'existence et préciser la nature de cette influence en rapprochant et en commentant les textes? Plotin, dès lors, aurait lu Philon, non seulement chez Numénius, mais chez Philon même, et s'il ne le cite pas expressément, certains passages de l'un seraient du moins des réminiscences de l'autre. Peut-être aussi ces réminiscences ne se seraient-elles pas produites au hasard, mais se rattacheraient à quelque doctrine importante, celle de l'Infinité Divine par exemple, ou celles des Puissances Intermédiaires et de l'Extase, liées à la première. Voilà en tous cas ce que nous avons essayé de montrer.

Les textes réunis dans ce dessein sont peu nombreux. Certes les ressemblances abondent entre Philon et Plotin. Mais il faut se limiter sévèrement. — D'abord Philon et Plotin mettent également à contribution les philosophes grecs qui les ont précédés. Leur choix, en outre, est réglé par une idée commune, celle de la Perfection et de l'Infinité Divine. Dès lors beaucoup de passages, qui se ressemblent chez l'un et chez l'autre, ne prouvent pas l'imitation de l'un par l'autre. [...] Philon vit entre 30 avant J.-C. et 40 après J.-C. ; Plotin est du IIIe siècle après J.-C. Deux cents ans séparent les deux philosophes. Or, durant ce temps, Plutarque, Numénius, Ammonius Saccas, ou lisent Philon, ainsi que nous le savons avec certitude touchant Numénius, ou spéculent pour leur propre compte et dans le sens de l'Infinité Divine.

À propos de l'auteur

Henri Guyot était un philosophe et historien de la philosophie du début du XXe siècle, spécialiste de la philosophie antique et particulièrement du néoplatonisme. Son œuvre principale, L'Infinité divine depuis Philon le Juif jusqu'à Plotin, publiée chez Alcan en 1906, constitue une contribution majeure à la compréhension des influences judéo-alexandrines sur la philosophie grecque tardive. Dans ses travaux, Guyot a méthodiquement analysé la transmission des concepts philosophiques depuis le judaïsme hellénistique jusqu'au néoplatonisme, remettant en question les interprétations dominantes de son époque qui minimisaient l'apport de la pensée juive à la philosophie occidentale. Sa rigueur philologique et sa connaissance approfondie des textes grecs et judéo-alexandrins font de ses recherches une référence encore pertinente pour les études néoplatoniciennes contemporaines.